L'Enfant et le Maître d'école

"Que les parents sont malheureux qu'il faille,
Toujours veiller à semblable canaille."

Fiami a partagé cette fable avec des adolescents chez Voltaire, dans son château, à Ferney.

La fable manuscrite et colorée
par Fiami

L'Enfant et le Maître d'école
par Jean de La Fontaine

Dans ce récit je prétends faire voir
D'un certain sot la remontrance vaine.
Un jeune enfant dans l'eau se laissa choir,
En badinant sur les bords de la Seine.
Le ciel permit qu'un saule se trouva
Dont le branchage, après Dieu, le sauva.
S'étant pris, dis-je, aux branches de ce saule,
Par cet endroit passe un maître d'école ;
L'enfant lui crie : "Au secours, je péris."
Le magister, se tournant à ses cris,
D'un ton fort grave à contre-temps s'avise
De le tancer : "Ah ! le petit babouin !
Voyez, dit-il, où l'a mis sa sottise !
Et puis, prenez de tels fripons le soin.
Que les parents sont malheureux, qu'il faille
Toujours veiller à semblable canaille !
Qu'ils ont de maux ! et que je plains leur sort !".
Ayant tout dit, il mit l'enfant à bord.
Je blâme ici plus de gens qu'on ne pense.
Tout babillard, tout censeur, tout pédant
Se peut connaître au discours que j'avance :
Chacun des trois fait un peuple fort grand :
Le créateur en a béni l'engeance.
En toute affaire ils ne font que songer
Aux moyens d'exercer leur langue.
Eh! mon ami, tire-moi de danger,
Tu feras après ta harangue.



L'Enfant qui se baigne
par Esope


Un jour un enfant qui se baignait dans une rivière se vit en danger d’être noyé. Ayant aperçu un voyageur, il l’appela à son secours. Le voyageur lui reprocha sa témérité. « Ah ! répliqua le jeune garçon, tire-moi d’affaire tout de suite ; plus tard, quand tu m’auras sauvé, tu me feras des reproches. »

Cette fable s’adresse aux gens qui fournissent contre eux-mêmes des raisons de les maltraiter.